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Shining with his own light

Oh YeJoon

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You cannot change the past,

but you can change your future.

Nom : Oh

Prénom : YeJoon

Âge : 18 ans

Date de naissance : Estimée entre le 20 novembre et le 15 décembre

Occupation : Lycéen

Famille : Inconnue (abandonné bébé)

Lieux de vie : Foyer, familles d'accueil

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YeJoon n’a aucun souvenir de ses parents. Il ne sait pas qui ils sont, ni pourquoi ils l’ont laissé là. Tout ce qu’il sait, c’est ce qu’on lui a raconté. C'était une nuit glaciale, un nourrisson emmitouflé dans une couverture trop fine avait été déposé devant l’église de l’orphelinat. Il n’y avait pas de lettre, pas de nom. Juste un enfant abandonné sur les marches d’un lieu de foi. Lorsque les sœurs l’ont trouvé au petit matin, elles ont cherché un signe, un indice sur son origine. Mais il n’y avait rien, seulement un bébé silencieux, les joues rougies par le froid. On l’a recueilli, on lui a donné un prénom, un toit, de quoi grandir. Mais un orphelinat n’est pas une maison.

YeJoon a grandi parmi d’autres enfants comme lui, mais il n’a jamais ressenti le sentiment d’appartenance. Il a appris très vite que dans un endroit comme celui-ci, il fallait se débrouiller seul. Des dortoirs partagés, des repas pris à la même table chaque jour, des adultes qui venaient et repartaient, toujours trop occupés pour s’attacher à un enfant en particulier. Il voyait certains camarades partir, adoptés par des familles pleines de promesses. Lui aussi a espéré, au début. Il a souri aux visiteurs, fait de son mieux pour être un bon garçon. Mais personne ne l’a choisi. Lorsqu’il a eu l’âge, il a été envoyé dans une famille d’accueil. Une opportunité, lui avait-on dit. Un début de quelque chose de mieux. Il y a cru.

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YeJoon a été placé dans plusieurs familles, et aucune ne lui a offert ce qu’il cherchait. La première famille était un couple qui semblait gentil, mais qui s’est vite révélé négligent. Ils ne s’intéressaient pas à lui, le laissaient livré à lui-même. Il était là pour remplir un vide, mais pas un vide affectif. Juste un moyen de toucher les aides de l’État. La deuxième était une famille qui avait déjà plusieurs enfants. Les parents étaient froids, et les autres enfants le voyaient comme un intrus. Il était de trop. La troisième était plus stricte, presque militaire, là-bas, les erreurs ne pardonnaient pas. Il a appris à obéir sans discuter, à ne pas faire de vagues. Il a compris que dans certaines maisons, l’amour n’existe pas, seulement les règles et la discipline. La dernière était la pire, celle où il est actuellement. Ici, il n’est même plus un enfant recueilli. Il est une charge, un domestique, un souffre-douleur silencieux.

YeJoon a grandi sans jamais savoir ce que signifiait être aimé. À chaque famille, il s’adaptait, il faisait ce qu’on attendait de lui, espérant secrètement que cette fois, ce serait différent. Mais ça ne l’a jamais été. Aujourd’hui, il a arrêté d’espérer, il sait que la seule personne sur qui il peut compter, c’est lui-même. Et il attend. Il attend d’être majeur, d’être libre. Parce que s’il y a une chose dont il est sûr, c’est que personne ne l’attendra quand il partira.

Even if it's just a little, I want to be happy.

YeJoon ne vit pas dans une famille, il vit dans une maison où il est toléré, un endroit où il n’est ni aimé ni accepté. Ici, il n’est pas un fils, encore moins un membre à part entière. Il est une présence silencieuse, un domestique non payé, une charge dont on se débarrassera dès qu’il sera majeur.

Le père d’accueil est le pire. Autoritaire, colérique et imprévisible, il n’a jamais levé la main sur YeJoon sans raison, mais une raison, il en trouve toujours une. Une parole de travers, un geste mal interprété, un plat qui ne lui convient pas suffisent à déclencher sa colère... Il crie, insulte, parfois frappe. Mais le plus terrible, c’est cette tension constante, cette peur qui force YeJoon à marcher sur la pointe des pieds, à surveiller chaque mouvement, chaque respiration.

La mère d’accueil n’est pas violente, mais elle est pire, d’une certaine manière. Elle voit tout et ne fait rien, elle détourne le regard quand son mari s’emporte, lui donne des ordres comme s’il était un employé, ignore son existence dès qu’il a terminé ses corvées. Il n’y a ni affection ni hostilité, juste de l’indifférence.

Quant aux autres enfants de la maison, si on peut les appeler comme ça, ils suivent le modèle parental. Ils l’ignorent, le méprisent ou profitent de sa situation. Il n’est pas leur frère, il n’est rien.

Son quotidien est réglé comme une horloge : se lever avant tout le monde pour préparer le petit-déjeuner, partir au lycée en évitant de croiser le père d’accueil de mauvaise humeur, revenir et enchaîner les corvées sans broncher. Il ne possède presque rien, pas même un véritable espace à lui. Sa chambre est minuscule, à peine un coin de repli où il peut espérer quelques heures de répit.

Chaque jour, il endure, il attend. Parce qu’il sait qu’un jour, il pourra partir. Un jour, il sera libre. En attendant, il se tait. Il sourit à l’extérieur, joue le rôle qu’on attend de lui. Parce que personne ne doit savoir. Parce que s’effondrer, ce n’est pas une option.

I lied.

I'm not happy at all.

Au lycée, YeJoon est un modèle d’excellence. Premier de sa classe, toujours parmi les meilleurs du lycée, il enchaîne les notes parfaites avec une facilité apparente. En plus d’être brillant, il est le représentant de sa classe, un rôle qu’il endosse avec aisance. Il est celui qui organise, qui aide, qui écoute. Celui à qui les professeurs font confiance et que les élèves respectent.

Souriant, agréable, toujours de bonne humeur, il donne l’impression d’un garçon parfaitement équilibré, d’un élève qui a tout pour lui. On l’admire pour son intelligence, pour son sérieux, mais aussi pour son attitude sociable. Il plaisante, il discute, il ne repousse personne. Il est là, au centre des discussions, mais jamais trop près.

Car YeJoon sait exactement jusqu’où aller. Il connaît les limites à ne pas franchir, les sujets à éviter. Il écoute les confidences des autres, mais ne partage jamais les siennes. Il joue son rôle avec une précision chirurgicale, cachant ses propres blessures sous un masque de légèreté.

Les professeurs le voient comme un élève exemplaire, un jeune homme responsable sur qui ils peuvent compter. Il rend ses devoirs à l’heure, participe activement en cours, gère les événements scolaires avec sérieux. Aux yeux des adultes, il est un futur brillant étudiant, peut-être même un leader en devenir.

Mais personne ne sait. Personne ne voit ce qu’il cache derrière son sourire poli. Personne ne sait qu’après les cours, il ne rentre pas chez lui avec impatience, mais avec résignation.

YeJoon a construit son image avec soin. Parce que si personne ne soupçonne quoi que ce soit, alors personne ne posera de questions. Et il pourra continuer ainsi, jusqu’à ce qu’il n’ait plus besoin de jouer.

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